Avant de développer, commençons par avancer que le vin est peut-être un des produits les plus caractéristiques de cette appellation « terroir ». Même si c’est aussi le terme le plus compliqué du vin parce qu’il est mal défini.
A quoi pensez-vous si l’on vous parle de terroir ?
Si l’on vous posait la question, il est fort à parier que les notions de terre de production, de localité, de territoire agricole, reviendraient régulièrement dans les réponses.
Ces notions suffisent-elles pour définir un terroir ? La réponse est non.
Le critère de localisation : pas suffisant pour définir le terroir
Tout comme l’aire géographique, plus ou moins étendue, les conditions climatiques participent à la notion de terroir. Pour les vins de l’Abbaye de Lérins, les caractéristiques « insulaires » sont très importantes. Mais ce n’est pas tout. Il faut également tenir compte des éléments suivants :
- La géologie, au sens large, prenant également en compte la pédologie c’est-à-dire l’étude des caractères physiques et chimiques du sol, définis par la pédogénèse (NDLR : la formation et l’évolution du sol).
- L’aménagement humain ! En effet, il ne faut pas oublier le côté humain et avoir en tête que tous les grands terroirs ont été transformés par la pratique de l’agriculture humaine. Terrasses, restanques, mur de clos… tous ces aménagements vont influer sur la vigne.
- Les pratiques culturales : écimage, enherbement… font partie de ces pratiques. Sur l’île Saint -Honorat, elles sont ancrées dans la philosophie du vignoble de l’Abbaye de Lérins, qui est de continuer à construire et enrichir le vignoble, année après année, dans une démarche éco responsable.
Quel est le « goût du terroir » des vins de l’Abbaye de Lérins ?
Nous préférons parler de « spécificités » ou de « singularité » du terroir, qui donne à chaque vin son unicité. Loin de la standardisation, nous aimons les vins de caractères (qui ne veut pas dire forts !) mais qui reflète le travail d’une année de la part d’une équipe de passionnés, qui œuvre en fonction de conditions climatiques données.
Sur l’île Saint Honorat, les terroirs sont à la fois très homogènes (les parcelles sont regroupées sur un terrain de 8 ha d’un seul tenant) mais également très variés parce que reposant sur une roche mère calcaire dont la profondeur varie en fonction des parcelles.
Sur les extérieurs de l’île par exemple, la roche est proche sans être affleurante, avec un sol argileux plus caillouteux et drainant. C’est le berceau de belles Syrah racées, qui vont sublimer la cuvée Saint Sauveur.
Au centre, la roche est plus profonde, et les sols argileux plongent et donnent des terroirs plus frais qui retiennent mieux l’eau. Ici sont cultivés les chardonnay, les ombres portées des eucalyptus couplées à ce terroir donneront des cuvées Sainte Ombeline, un vin vif à l’attaque avec une délicate persistance.