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La complantation, ou comment mettre un savoir-faire au service du rendement et de la préservation.

La complantation, ou comment mettre un savoir-faire au service du rendement et de la préservation.

La complantation est un mode d’exploitation traditionnel, apparu à l’Antiquité, qui se définissait à l’origine par la pratique de différentes cultures sur un même terrain.

Dans les vignes, la complantation consiste plus spécifiquement à remplacer un vieux plant de vigne par un nouveau.

 

Pour quel objectif ? Et avec quel savoir-faire ? C’est notre focus ce mois-ci.

 

Complantation : objectif rendement

 

Lorsque l’on interroge Hugo Millet, concernant l’opération de complantation en cours sur l’île St Honorat, dans le vignoble de l’Abbaye de Lérins, voici ce qu’il nous dit « Cette année, nous complantons 500 pieds de clairette et 100 pieds de vermentino. Cela nous permet de garder un vignoble avec une densité de plantation optimum pour avoir un rendement correct avec une concurrence satisfaisante entre les ceps. »

 

Parmi les objectifs de la complantation, le rendement apparait en effet en bonne place.

C’est une technique qui fait partie intégrante d’un « plan » ou d’une « stratégie » de renouvellement d’un vignoble. 

 

En effet, en complantant, on permet au vignoble de se renouveler tout en assurant la qualité de la parcelle. 

-       La complantation permet de ne remplacer que les ceps morts et de conserver les vieux ceps encore productifs de bon vin ! 

-       Les jeunes ceps bénéficient d’un terroir testé et approuvé. 

 

Le mot stratégie n’est pas de trop, parce que, en fonction des situations des parcelles, la complantation peut se justifier ou non. Et le vigneron sera appelé à faire un choix entre remplacement complet et complantation, sachant que cette technique est aussi source de ratages assez fréquents. C’est là que le savoir-faire entre en jeu !

 

Complantation : savoir-faire indispensable !

 

En mode trucs et astuces, voici les usages recommandés pour réussir une opération de complantation.

 

Connaître son terroir, la composition du sol afin de déterminer quel type de plant privilégier, et à quel moment le planter.

 

Le choix du porte greffe est aussi primordial. Le vigneron choisit le plus souvent un porte greffe différent de celui majoritaire de la parcelle, celui sélectionné pour complantation conférant une vigueur importante pour que les jeunes pieds se fassent une place plus facilement dans une parcelle établie.

 

L’arrosage est aussi un élément important afin de ne pas laisser les jeunes racines dépérir, face à un système racinaire plus denses, avec lequel il se dispute les ressources.

 

Préparer le trou, avec de la terre meuble et du fertilisant, afin de faciliter l’enracinement et de participer à la robustesse des complants. 

 

Désherber la surface afin de supprimer les mauvaises herbes qui pourraient faire de l’ombre et concurrencer (en termes de ressources) les jeunes plants.

 

Surveiller, encore plus que de coutume !

 

Dans une optique de préservation d’un terroir ancestral, qui nous est chère dans le vignoble de l’Abbaye de Lérins, la complantation est une étape essentielle. Nous sommes heureux de pouvoir y avoir recours lorsque la situation se présente, et mettons tout notre savoir-faire en œuvre afin de transformer l’essai à chaque fois.