Fait-on de l’agroforesterie dans le vignoble de l’Abbaye de Lérins ?

Oui dans une certaine mesure.

L'agroforesterie dans un vignoble consiste à intégrer des arbres ou des arbustes au sein des rangs de vignes ou autour des parcelles viticoles. Il s’avère que l’île St Honorat est parsemée de pinèdes et d’eucalyptus, plus ou moins proches des parcelles du vignoble.

Les enjeux de l’agroforesterie 

Elle vise à créer un écosystème équilibré et résilient. 

Les arbres peuvent fournir de l'ombre et réduire la température excessive, protégeant ainsi les vignes des stress thermique et hydrique, surtout en période de canicule. Des périodes qui deviennent la norme malheureusement dans le sud de la France. 

Cela joue au niveau gustatif aussi. Concrètement, sur Saint-Honorat, l’ombre permet aux cépages blancs de garder de leur acidité qui va donner aux crus une sensation de fraicheur tant recherchée ces temps-ci.

Les arbres font également office de brise vent, ce qui a son utilité sur une île, même au milieu de la Méditerranée. Ils sont aussi un rempart aux embruns marins qui lors de coups de vent estivaux pourrait bruler la feuille avec le sodium.

Enfin, un système intégrant de l’agroforesterie contribue à la biodiversité, en hébergeant des auxiliaires de culture comme les prédateurs naturels des ravageurs de la vigne. Un bon point notamment quand le vignoble est engagé dans une démarche éco-responsable.

Une démarche éco-responsable pour un vignoble plus durable

Biodiversité, protection naturelle contre les éléments (ombre et humidité) et donc réduction des intrants chimiques pour lutter contre certaines maladies, mais aussi amélioration du sol, maîtrise de l’érosion, régulation climatique, voire dans certains cas production complémentaire quand les arbres plantés sont des fruitiers par exemple…

Les études montrent que l’agroforesterie cumule les bienfaits dans un vignoble et permet de le transformer en un système plus durable, ce qui explique que l’on y revienne de plus en plus.

En effet, historiquement, l’agroforesterie est connue et utilisée dès l’antiquité. Des modes d’exploitation spécifiques de la vigne, intégrant des cultures telles que le blé ou les oliviers en Provence, se sont développés. On parle d’oullières.

Aujourd’hui, la norme est plus à la mono culture mais on sent un vif intérêt pour l’agroforesterie. Tous les vignerons sont concernés (bio ou agriculture conventionnelle) et c’est une réponse intéressante à la problématique du changement climatique en viticulture.