La véraison et après ?
La véraison n’est pas qu’un changement de couleur des grains de raisins, c’est aussi un signal, qui permet de dater, avec plus ou moins de précision, le début des vendanges.
Et ça y est, la véraison a débuté dans le vignoble de l’Abbaye de Lérins. Le pinot noir a été le premier à se colorer de jolies nuances violacées, début juillet.
La véraison correspond à la phase de maturation des raisins. Au-delà du changement de couleur - rouge-noir (pour les cépages rouges) et dorés translucides (pour les cépages blancs) - on note également un ramollissement de la peau devenue plus fine. Les fruits qui ont accumulé suffisamment de sucre et se chargent en arômes et en précurseurs aromatiques.
La date de véraison nous permet d’avoir une idée de la date de lancement des vendanges : 40 à 45 jours après le début du processus. Peut-on pour autant attendre les bras croisés. Un oui serait trop simple. Le gros du travail est fait, en matière d’attention et d’accompagnement à la maturation. Toutefois, il faut rester attentifs. A ce que la peau des baies devenue très fine ne brûle pas sous les assauts d’un soleil brulant, par exemple, ou attentifs à ce que grappes ne pourrissent pas par manque d’aération.
Pour cela, nous avons des alliés : les arbres !
Zoom sur l’agroforesterie
L’agroforesterie est une technique de complantation, c’est-à-dire l’association d’une plantation sylvicole à une production agricole ou viticole.
Sur Saint Honorat, nous ne pratiquons pas l’agroforesterie stricto sensu, mais l’île est parsemée de pinèdes et d’eucalyptus, plus ou moins proches des parcelles du vignoble. Ces arbres procurent de l’ombre aux vignes et permettent par exemple aux cépages blancs de garder de l’acidité, cette sensation de fraicheur tant recherchée ces temps-ci.
L’agroforesterie s’inscrit dans une démarche éco-responsable. Elle permet de maîtriser l’érosion, de préserver les vignes d’un ensoleillement trop dur, de maintenir une certaine humidité, d’améliorer la biodiversité des parcelles.
D’un point de vue sociétal, l’agroforesterie est également un signal positif, nous en avons conscience, même si notre principale motivation pour ce type de technique est la protection de la vigne des agressions climatiques.
Pourtant l’agroforesterie n’est pas une idée neuve. Cette technique remonte à l’Antiquité et repose sur une observation empirique : celle de la vigne sauvage qui se développait en s’accrochant aux arbres environnants. Ce qui dénote une excellente cohabitation.
L’agroforesterie a un temps été abandonnée (du fait de la crise du phylloxéra et d’une intensification de la mécanisation) mais on y revient de plus en plus de nos jours, notamment dans le sud de l’Europe.
En attendant les vendanges
Pour découvrir les cépages une fois vinifiés, tout au long de l’été, nous vous proposons les « dégustations du samedi ». Une excellente occasion, aussi, de développer les sujets que nous abordons dans nos articles.