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Stress hydrique : et si on choisit de ne pas irriguer ?

Stress hydrique : et si on choisit de ne pas irriguer ?

L’irrigation a souvent mauvaise presse concernant la vigne parce qu’elle est associée à une recherche de rendement (au-delà de la recherche de qualité). Or l’évolution du climat engendre une multiplication des épisodes caniculaires et de sécheresse. Les autorités ont dû revoir leur copie. C’est ainsi, que pour les AOC, irriguer est désormais autorisé entre la floraison et la véraison, sur demande (et donc acceptation) auprès de l’INAO (Institut National des Appellations d’origine).

Quel est l’objectif de telles évolutions : assurer la pérennité du vignoble français. Quels sont les dangers de la sécheresse dans un vignoble et existe-t-il des solutions alternatives à l’irrigation ? Nous en parlons dans cet article.

 

Quelles sont les conséquences d’un stress hydriques ? 

Les symptômes sont nombreux, et au-delà de préoccupants ! Il s’agit notamment :

-       D’un ralentissement de croissance des baies

-       D’un blocage de la maturité (dû à un blocage de la photosynthèse, les feuilles se repliant sur elles-mêmes)

-       D’une baisse globale de la qualité des vins, avec un degré d’alcool trop fort et un manque d’acidité.

 

NB : ne pas confondre stress hydrique et contrainte hydrique qui n’ont pas du tout les mêmes conséquences sur le raisin. En effet, contrairement au stress hydrique, la contrainte hydrique, modérée et progressive, permet par exemple, une maturation complète. La qualité des baies est renforcée et le vin bonifié !

 

L’irrigation est-elle la seule solution ?

 

L’irrigation a la conséquence fâcheuse de gommer l’effet terroir et millésime. C’est la raison pour laquelle, dans le vignoble de l’Abbaye de Lérins, nous avons choisi de pallier le stress hydrique avec d’autres méthodes.

 

Les solutions culturales

-       Désherber les inter rangs, pour limiter la concurrence,

-       Gérer l’enherbement des pieds pour éviter l’érosion et l’évaporation,

-       Favoriser l’agroforesterie,

-       Limiter la densité ; elle est de 4000 pieds / hectare sur Saint Honorat, afin de réduire la concurrence azotée et hydrique entre les ceps

Nous parlions en détails de ces solutions dans cet article https://excellencedelerins.com/fr/smartblog/75_vignoble-lerins-solutions-face-au-changement-.html

 

Cette année nous avons également initié une nouvelle méthode : le tressage de la vigne (plutôt que le rognage, c’est-à-dire l’élimination du feuillage superflu). L’apex n’est pas coupé ; la vigne devrait faire moins d’entre-cœur et donc moins d’entassement végétatif. A suivre !

 

La cuisine de l’œnologue

L’utilisation de levures !

Les levures permettent de transformer le sucre en alcool pendant la fermentation. Il existe des levures qui limitent la production d’alcool. Ces dernières consomment le sucre en créant de l’acide lactique plutôt que de l’alcool. Le vin final est plus vif et plus léger.

 

L’ensemble de ces méthodes / outils / techniques nous permet de produire des vins de grande qualité – notamment des vins de garde – en exaltant le terroir de l’île Saint Honorat et en maintenant un respect strict d’une philosophie de développement durable qui nous est chère. Cela reste notre objectif pour les années à venir.